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 Comprendre la notion d'identité

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Bearhug
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Bearhug


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MessageSujet: Comprendre la notion d'identité   Comprendre la notion d'identité EmptyJeu 21 Aoû - 20:37


L'identité de l'individu est, en psychologie sociale, la reconnaissance de ce qu'il est, par lui-même ou par les autres. La notion d'identité est au croisement de la sociologie et de la psychologie, mais intéresse aussi la biologie, la philosophie et la géographie.

Erik Erikson conçoit l'identité comme une sorte de sentiment d'harmonie : l'identité de l'individu est le sentiment subjectif et tonique d'une unité personnelle et d'une continuité temporelle (1972). Dans la tradition freudienne, l'identité est une construction caractérisée par des discontinuités et des conflits entre différentes instances (le Moi, le Ça, le Surmoi, etc). Ces deux conceptions parlent de l'identité comme d'une construction diachronique.

Jean Piaget insiste sur la notion de socialisation de l'individu à travers une intériorisation des représentations sociales, principalement par le langage.

Les psychologues contemporains n'ont pas tant étudié l'identité que l'idée que l'on se fait de soi. Ils l'étudient en posant à leurs sujets des questions du type: "Qui êtes-vous?", "À quels groupes appartenez-vous?", ou "Qu'est-ce que cela signifie pour vous d'être... (un homme, une femme, un Français, etc.) ?" De telles études comparent des individus qui se trouvent dans des situations différentes, ce qui conduit indirectement à accorder une certaine importance au contexte (social, biologique, environnemental).

Par exemple, la notion de construction d’identité sexuée fait référence à la manière dont l’enfant prend conscience qu’il est un garçon ou une fille, et se construit une représentation de son rôle sexué. Cette construction dépend du sexe biologique mais aussi de la culture dans laquelle naît et évolue l'enfant, puis l'adulte.

La notion d'identité en sociologie renferme toute la problématique du rapport entre le collectif et l'individuel, le déterminisme social et la singularité individuelle. Il n'est pas possible, à ce jour, de parler de cette notion sans évoquer les grands courants de la sociologie qui ont des approches différentes.

Outre des définitions de l'identité subjective (identité pour soi, ou personnelle) se rapprochant plus ou moins de celles présentées en psychologie, la sociologie propose également des définitions de l'identité sociale : identité pour autrui à travers des classifications, des statuts sociaux ou professionnels, une identité dite objective.

Subjective, la notion d'identité englobe des notions comme la conscience de soi et la représentation de soi. Codol estime qu'il ne s'agit en fait que d'une « appréhension cognitive de soi ». Elle englobe trois caractères qui vont ensemble : « constance, unité, reconnaissance du même. » Il ne s'agit cependant pas d'une constance mécanique et d'une analogie réifiée, ni de l'adhésion stricte à un contenu invariant et figé mais d'une « constance dialectique » et dynamique impliquant le changement dans la continuité, dans une dynamique d'aménagement permanent des divergences et des oppositions. La perception intime d'identité personnelle s'appelle ipséité.

Plus objective, l'identité sociale englobe tout ce qui permet d'identifier le sujet de l'extérieur et qui se réfère aux statuts que le sujet partage avec les autres membres de ses différents groupes d'appartenance (sexe, âge, métier, ...). L'identité sociale comprend les attributs catégoriels et statutaires qui se réfèrent à des catégories sociales où se rangent les individus (groupes, sous-groupes : « jeune », « étudiant », « femme », « cadre », « père »…). C'est souvent une identité « prescrite » ou assignée, dans la mesure ou l'individu n'en fixe pas, ou pas totalement, les caractéristiques. Cette identité sociale situe l'individu à l'articulation entre le sociologique et le psychologique. Elle envisage, comme le souligne Henri Tajfel, le rôle joué par la catégorisation sociale qui selon lui « comprend les processus psychologiques qui tendent à ordonner l'environnement en termes de catégories : Groupes de personnes, d'objets, d'évènements […] en tant qu'ils sont équivalents les uns aux autres pour l'action, les intentions ou les attitudes d'un individu. »

La psychologie sociale étudie la perméabilité de l'identité individuelle à la pression collective, développant, notamment, la notion de rôle social. Ses idées sont notamment basées sur des expériences menées à l'insu des personnes testées : expérience de Milgram, expérience d'Asch, etc.

L'interactionnisme symbolique vise à expliquer comment se constituent les catégories sociales au cours de l'activité sociale collective et individuelle, et à comprendre les activités des acteurs sociaux dans la mesure où ils attribuent à leurs actions un sens social et symbolique.

Par exemple, Howard Becker (1985) étudie l'émergence des identités déviantes par rapport à un groupe fixant ses normes. Il arrive ainsi à une théorie de l'« étiquetage », stigmatisation de l'individu, au fonctionnement proche d'une prophétie autoréalisatrice. Ce sociologue étudie aussi le processus d'acceptation par l'individu de cet étiquetage.

Pierre Bourdieu développe la notion d'habitus : disposition pratique et symbolique organisant et structurant les pratiques et les représentations, sans objectif ni organisation conscients. C'est un instrument de l'intériorisation qui donne à l'individu l'impression de faire acte de création, de liberté et d'imprévisibilité, alors que ses actes sont socialement liés aux conditions de constitution de l'habitus.

Des théories de la production des identités individuelles et collectives tendent à décrire les processus de l'intériorisation des normes extérieures à l'individu, principalement à travers le langage, ainsi que les tensions et conflits qui en résultent et qui marquent la petite enfance (Thomas Luckmann, 1986) et l'âge adulte (Goffman, 1973).

La sociologie étudie traditionnellement les représentations subjectives que se font les individus de leurs positions sociales, leurs sentiments d'appartenance, de décalage et d'exclusion, et cherche ainsi à comprendre leurs trajectoires sociales dans leurs deux aspects objectif et subjectif.

Renaud Sainsaulieu distingue ainsi quatre types d'« identité au travail » : l' identité fusionnelle, l' identité de retrait, l' identité de négociation et l' identité affinitaire. Cette classification regroupant les différentes attitudes observées par ce sociologue et les unes et les autres correspondant plus ou moins, selon lui, à telle ou telle type de statut social (ouvriers spécialisés ou non, plus ou moins jeunes, immigrés, techniciens, cadres, etc). Sainsaulieu a privilégié trois dimensions dans ses études : la situation de travail, les relations de groupe et les rapports à la hiérarchie, la perception d'un avenir probable ; ceci en lien avec les catégorisations sociales.

Claude Dubar de son côté distingue quatre « identités professionnelles » : l' identité d'exclusion, l' identité bloquée, l' identité de négociation individualisée et l' identité affinitaire. Ce sociologue étudie, dans ce cadre, les écarts entre les catégories sociales, ainsi que les constructions et transformations des identités professionnelles.

En géographie, la notion d’identité est majoritairement mobilisée pour étudier la relation concrète ou symbolique des individus ou des groupes sociaux à l’espace.

La principale particularité disciplinaire de la géographie réside dans sa capacité à appréhender le concept d’identité dans sa dimension spatiale. Certains géographes se sont ainsi penchés sur l’aspect multi-scalaire de l’identité, en s’intéressant aux multiples relations existant entre les différentes échelles identitaires, au niveau de l’individu, de la collectivité ou encore de l’espace mondial.

Dans cette perspective, Arjun Appadurai s’est par exemple intéressé aux « phénomènes d'hybridation ethnique et culturelle dans les conditions techno-politiques de la mondialisation. »

La géographie a fait un usage multiple de la notion d’identité, dont on peut distinguer quatre acceptions principales. Les géographes s’étant intéressés à la notion d’identité se sont saisis du concept de différentes manières. Globalement, la notion est tantôt abordée dans une perspective essentialiste, tantôt constructiviste. Il ne s’agit pas ici de choisir parmi ces acceptions mais de tenir compte de l’ensemble de celles-ci.

Dans son acception numérique, l’identité répond à une perspective essentialiste. Elle est vue comme un invariant universel : Les êtres et les choses existent en soi et leur identité ne varie pas à travers le temps.

Historiquement, on peut rapprocher cette acception aux recherches effectuées sur la singularité des entités géographiques (lieux, pays et régions) et aux conditions de leur persistance dans le temps.

Si cette manière de concevoir l’identité en géographie est largement délaissée aujourd’hui, elle a été au centre de la théorie du déterminisme naturaliste, une des théories les plus anciennes et les plus répandues de la discipline. Cette approche suggère que des entités sociales découlent des entités géographiques, qui les inscrivent toutes deux dans la durée.

On parle d’identité sociale dès qu’un individu ou un groupe se voit attribuer une caractéristique identitaire par d’autres. Cette forme d’identification répond à une logique classificatoire dans la mesure où elle permet à un individu ou un groupe d’ordonner l’Autre sur la base de critères dominants.

Si cette catégorisation peut être d’ordre professionnel, sexuel, ou encore générationnel, les géographes se sont surtout intéressés à celles qui renvoient à des logiques de localisation : (les quartiers ouvriers, le continent noir) ou environnementales (les montagnards, les peuples tropicaux, etc.)

On pense l’identité comme un processus personnel quand on la conçoit comme le « produit d’un exercice de « conscientisation » de soi : « ce que je pense que je suis ». L’acception personnelle de l’identité suggère que bien qu’elle soit résolument collective, elle n’en reste pas moins un « choix individuel, ce qui laisse à l’individu un rôle essentiel d’acteur ».

Si cette acception n’a été que très peu mobilisée dans le champ de la géographie, certains chercheurs s’en sont inspirés dans des analyses sur le rôle des expériences des trajectoires individuelles et des lieux et dans la construction de cette identité personnelle. Ainsi un lieu serait identifiable grâce au rapport qu’il a avec le passé des individus, de la société et de l’espace.

Dans une perspective constructiviste, l’identité collective se définit comme « le sentiment et la volonté partagés par plusieurs individus d’appartenir à un même groupe ». Ainsi, le groupe ne pourrait exister que si les individus le reconnaissent comme tel.

L’identification collective se définit par l’élévation au rang de symboles identitaires d’attributs comme la langue par exemple, qui deviennent des composantes essentielles de l’identité d’un groupe. En désignant, en combinant et en écartant tour à tour certains attributs, le groupe est en permanente reconstruction. Dans ce processus infini de sélection, ce sont les cas où des référents géographiques ou des objets matériels fonctionnent comme des marqueurs identitaires qui ont particulièrement intéressé les géographes. On parlera dans ce cas d’identité territoriale.

Concept issu de la géographie française, l’identité territoriale est la modalité de l’identité collective la plus étudiée en géographie. Les géographes ont d’ailleurs eu tendance à systématiquement mettre en évidence le rôle décisif que l’espace pouvait jouer dans les processus identitaire.

Le concept de territoire en géographie « s’appuie souvent sur une acception […] “molle” et pacifique […] : les individus et les collectifs sociaux s’approprient des territoires sur des registres essentiellement cognitifs ou symboliques ». On peut parler d’identité territoriale si on s’intéresse au rapport qu’il existe entre une entité géographique et les groupements humains ou les identités collectives qui travaillent ces différents groupes.

Marie-Christine Fourny définit l’identité territoriale comme la « modalité à partir de laquelle une société fonde la conscience de sa singularité en la référant à un espace qu’elle institue sien ». En tant que manifestation identitaire collective, l’identité territoriale prend dès lors forme grâce à un rassemblement d’ « une quantité suffisante de gens par l’identification des croyances personnelles à une croyance commune ». L’identité territoriale apparaît comme une forme d’identité collective dont les attributs relèvent d’une territorialité et d’un territoire.

Définie comme une construction identitaire, la construction territoriale consiste ainsi non seulement à conférer une utilité à de la matière (objets naturels et construits) mais aussi à lui donner un sens symbolique. Les groupes sociaux influent directement sur le territoire, en valorisants certains objets, qui vont faire office de médiateurs. Dans cette perspective, « le territoire forme la figure visible, sensible et lisible de l’identité sociale ».

Certains usages du concept d’identité territoriale ont été critiqués dans le champ de la géographie.

Un des travers de la notion serait d’être souvent la justification d’un modèle de coïncidence pure et parfaite entre identité et territoire, dans le cas du déterminisme naturaliste par exemple. Cette théorie, largement abandonnée aujourd’hui, est une des idées les plus anciennes et les plus répandues dans le champ de la géographie.

Cette approche suggère que des entités sociales découlent des entités géographiques, qui les inscrivent toutes deux dans la durée. Ainsi, le déterminisme naturel consiste à donner nécessairement aux individus qui composent un espace géographique la même identité qui est désignée à cette entité.

Aujourd’hui cette correspondance entre l’identité géographique et l’identité sociale constitue une des nombreuses modalités possibles qui caractérisent l’identité territoriale.

Pour certains, il s’agit de se garder d’appliquer un modèle de superposition parfaite entre identité et territoire remis en cause par la mondialisation notamment.

Une autre critique consiste à mettre en garde contre une surestimation de l’importance du territoire dans les processus identitaires. En prenant un espace délimité pour objet d’étude, on aurait tendance à faire l’impasse sur les différentes identités à l’œuvre en son sein, pour n’en privilégier qu’une seule, harmonieuse et homogène.

De plus, certains usages du concept d’identité territoriale donneraient à penser que l’identité collective est un processus construit par les individus, en négligeant l’influence des pouvoirs politiques dans celui-ci. Le territoire, étant une source de conflit, parce que potentiel porteur de multiples identités, peut être manipulé politiquement pour promouvoir ou imposer certaines formes de territorialisation.
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